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26 AVRIL 2015

Première manifestation d’ampleur



Au lendemain de la désignation de Pierre Nkurunziza comme candidat du CNDD-FDD à la présidentielle, une manifestation est organisée à Bujumbura. La société civile et l’opposition jugent cette candidature à un troisième mandat inconstitutionnelle et contraire aux accords d’Arusha.

Signé en 2000 sous l’égide de Nelson Mandela, ce traité avait ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006). La manifestation est sévèrement réprimée : selon de nombreux témoins, au moins deux manifestants sont tués par balles.

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5 MAI 2015

La candidature de Nkurunziza validée



Alors que la mobilisation et les arrestations d’opposants se poursuivent, la Cour constitutionnelle valide la candidature de Pierre Nkurunziza. Le vice-président de la Cour refuse néanmoins de signer la décision et quitte le pays après avoir dénoncé les pressions du régime.

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13 AU 15 MAI 2015

Tentative de coup d’État



Alors que le président Nkurunziza est en Tanzanie où il assiste à un sommet sur la crise qui agite son pays, le général Godefroid Niyombare, ancien chef d’état-major des armées, annonce un coup d’État sur une radio privée.

Après deux jours de violents affrontements entre putschistes et loyalistes, Godefroid Niyombare prononce sa reddition et prend la fuite. Si le coup d’État a échoué, la société civile est toujours décidée à barrer la route à un troisième mandat du président. Malgré la répression, les rangs des manifestants s’étoffent.

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25 ET 28 JUIN

Exil de ténors politiques

Après avoir appelé le président à renoncer à briguer un 3e mandat, le vice-président Gervais Rufyikiri quitte le pays le 25 juin. Trois jours plus tard, c’est au tour du président sortant de l’Assemblée nationale, Pie Ntavyohanyuma, de quitter le pays, non sans avoir dénoncé le « forcing » électoral de Pierre Nkurunziza. La répression des manifestations gagne une nouvelle fois en intensité.

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24 JUILLET 2015

Victoire de Nkurunziza



Après des législatives sans surprise, la Ceni déclare Pierre Nkurunziza réélu pour un troisième mandat avec 69,41% des voix. L’opposition reste la cible d’attaques impliquant les forces de l’ordre.

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27 JUILLET 2015

Volte-face du principal opposant



Agathon Rwasa, l’un des principaux opposants burundais, siège à la première session de l’Assemblée nationale fraîchement élue. Il affirme vouloir jouer le jeu pour aider le Burundi à sortir de la crise, après avoir refusé de reconnaître les résultats des élections.

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2 AOÛT 2015

Assassinat de Nshimirimana et agression d'Esdras Ndikumana



Le général Adolphe Nshimirimana est tué à Bujumbura dans une attaque à la roquette. Ancien chef d’état-major de l’armée, il était souvent présenté comme le numéro deux du régime et bras droit de Pierre Nkurunziza.

Sur le lieu de l’assassinat, le journaliste Esdras Ndikumana, correspondant de RFI et de l’AFP, est arrêté et conduit dans les bureaux du Service national de renseignement. Violemment passé à tabac, il est ensuite relâché et quitte le pays. Son agression provoque une vague d’indignation internationale.

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3 AOÛT 2015

Tentative d’assassinat de Pierre-Claver Mbonimpa



Le lendemain, le défenseur des droits de l’homme Pierre-Claver Mbonimpa réchappe d’une tentative d’assassinat. Blessé par balles à Bujumbura, il est évacué à Bruxelles. Il avait déjà été arrêté le 27 avril, au lendemain de la première manifestation d’ampleur. Quelques mois plus tard, son fils sera retrouvé mort le 6 novembre, deux heures après son arrestation par la police.

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1e NOVEMBRE 2015

La peur du génocide



Lors d’une conversation qui n’était pas destinée à être enregistrée, le chef du Sénat, Révérien Ndikuriyo, affirme devant ses partisans : « Si vous entendez le signal avec une consigne que ça doit se terminer, les émotions et les pleurs n’auront plus de place ! » Avant d’utiliser le terme « travailler », une expression qui avait servi de consigne lors du génocide des Tutsis au Rwandais, en 1994.

La référence n’échappe pas aux États-Unis, qui expriment cinq jours plus tard leur vive inquiétude, dénonçant par la voix de Samantha Power, ambassadrice américaine auprès des Nations unies, « un langage de l’horreur que la région n’a plus connu depuis 20 ans ».

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6 NOVEMBRE 2015

Kagame accuse Bujumbura de "massacres"



"Les gens meurent tous les jours, les cadavres jonchent les rues. Comment des dirigeants peuvent-ils s’autoriser à massacrer leur population du matin au soir ? », dénonce Paul Kagame alors que les relations entre les deux pays voisins sont au plus bas.

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12 DÉCEMBRE 2015

Bain de sang



Les cadavres d’au moins quarante jeunes tués par balles, souvent à bout portant, sont découverts dans les rues de Bujumbura, indiquent des témoins interrogés par téléphone. L’armée burundaise parle de « 79 ennemis tués ». Dans plusieurs quartiers, les habitants accusent les forces de l’ordre d’avoir arrêté le 11 décembre tous les jeunes qu’ils rencontraient et de les avoir exécutés délibérément, plusieurs heures après l’attaque par des insurgés de trois camps militaires de la capitale burundaise.

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18 DÉCEMBRE 2015

L'UA hausse le ton

Ce bain de sang pousse l’Union africaine à sortir de son silence. L’UA annonce avoir voté le principe d’un envoi de troupes africaines au Burundi. La veille, les membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA avaient affirmé que « l’Afrique ne permettra pas un autre génocide sur son sol ».

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23 DÉCEMBRE 2015

Une rébellion pour chasser Nkurunziza du pouvoir



Le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana, ancien officier supérieur de l’armée burundaise, proclame la naissance officielle d’une rébellion, les Forces républicaines du Burundi, regroupant selon lui les principaux groupes armés opérant dans le pays. Leur objectif : chasser Pierre Nkurunziza du pouvoir.

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30 DÉCEMBRE 2015

Les menaces de Nkurunziza à l’UA



Le président burundais promet de répondre par la force si l’Union africaine envoie ses troupes. « Si les troupes (de l’Union africaine) viennent, elles auront attaqué le Burundi, et chaque Burundais devra se lever pour les combattre », s’emporte Pierre Nkurunziza.

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25 FÉVRIER 2016

Quatre chefs d’État échouent face à Nkurunziza

Deux jours après la visite du secrétaire général des Nations unies, une délégation de l’Union africaine menée par Jacob Zuma arrive à Bujumbura. Sont présents le Mauritanien Ould Abdel Aziz, le Sénégalais Macky Sall et le Gabonais Ali Bongo Ondimba, ainsi que le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.

Pierre Nkurunziza impose son opposition au projet de l’UA ; l’envoi des troupes est enterré, suscitant de nombreuses critiques au sein de la société civile.

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14 MARS 2016

L’Union européenne suspend son aide

Après la Belgique, les Pays-Bas et des sanctions des États-Unis, c’est au tour de l’UE de suspendre son aide directe au régime. Au total, 322 millions d’euros en provenance du Vieux-Continent sont gelés. Conséquence : les caisses de l’État burundais se vident à un rythme accéléré.

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18 AVRIL 2016

La torture "systématique"



Depuis le début de la crise, près de 600 victimes de torture ou de mauvais traitement ont été répertoriées par l’ONU, un chiffre probablement sous-estimé.« Ces chiffres choquants indiquent clairement le recours généralisé et grandissant à la torture et aux mauvais traitements par les forces de sécurité gouvernementales », déclare le haut-commissaire aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein..

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Réalisation : Claire Rainfroy

Code source : Jean Abbiateci et Libédata
Photos : AP/SIPA